Le pape François, à droite, et le pape émérite Benoît XVI, à gauche, au Vatican, le 28 septembre 2014. Le pape François, à droite, et le pape émérite Benoît XVI, à gauche, au Vatican, le 28 septembre 2014.

Joseph Ratzinger, qui fut pape de 2005 à 2013 sous le nom de Benoît XVI, est mort samedi 31 décembre, au Vatican, à l’âge de 95 ans. C’est un communiqué de la salle de presse du Vatican qui a annoncé cette nouvelle, à laquelle le pape régnant avait déjà préparé les catholiques du monde entier. Mercredi matin, lors de l’audience générale qui se tient chaque semaine place Saint-Pierre, François avait demandé aux fidèles réunis d’avoir, pour son prédécesseur, « une prière spéciale (…) pour entretenir sa mémoire, car il est gravement malade ». Le service de presse du Vatican confirmait dans la foulée « l’aggravation, due à son âge avancé », de l’état de santé du premier pape retraité depuis le XIVe siècle.

Depuis sa renonciation, celui qui avait décidé de se faire appeler « pape émérite » continuait de vivre au Vatican, dans le monastère Mater Ecclesiæ, situé dans les jardins du Vatican. François s’était rendu à son chevet à la fin de l’audience générale, mercredi. Benoît XVI s’est éteint à 9 h 34 samedi matin. La veille, une messe avait été célébrée à la basilique Saint-Jean-de-Latran, à Rome, en son honneur.

Une configuration inédite

C’est la première fois de l’époque récente le plus haut représentant de l’Eglise catholique est appelé à porter en terre son prédécesseur. Jusqu’à présent, un pontife était inhumé avant l’élection de son successeur au terme d’un conclave qui réunit les cardinaux âgés de moins de 80 ans du monde entier, selon un rituel très codifié. La renonciation surprise de Benoît, le 11 février 2013, avait ipso facto ouvert la voie à cette configuration inédite, dans laquelle un homme en soutane blanche, signe distinctif du pontife romain, est conduit à enterrer un autre homme en blanc.

Le Vatican a annoncé, samedi à midi, que François présidera les obsèques de Benoît jeudi 5 janvier, à 9 h 30, place Saint-Pierre. Auparavant, à partir de lundi matin, les fidèles pourront se recueillir dans la basilique, où sera exposée la dépouille du pape défunt.

Si la démission du pape allemand avait frappé de stupeur les catholiques, elle a aussitôt été intégrée par François aux options qui s’offrent désormais à un pape. Lui-même a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’excluait pas d’y recourir s’il sentait qu’il n’avait plus les moyens d’exercer pleinement sa charge. Dans un entretien publié le 18 décembre par le quotidien espagnol ABC, le pontife argentin a révélé qu’il avait même remis à son secrétaire d’Etat, au début de son pontificat, une lettre de renonciation « en cas d’empêchement pour raisons de santé ».

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lien source : Benoît XVI et François, une insolite cohabitation entre deux papes