Bernard Laporte (à droite), accompagné du directeur général de la FFR, Laurent Gabbanini, lors de son arrivée au ministère des sports, à Paris, le 22 décembre 2022. Bernard Laporte (à droite), accompagné du directeur général de la FFR, Laurent Gabbanini, lors de son arrivée au ministère des sports, à Paris, le 22 décembre 2022.

Pour résumer les choses de façon imagée, Bernard Laporte perd tous ses pouvoirs, mais gardera ses cartes de visite. Moins de vingt-quatre heures après son rendez-vous avec la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, jeudi 22 décembre à Paris, M. Laporte a accepté, dans une lettre signée de sa main, les conditions posées par celle-ci pour rester président de la Fédération française de rugby (FFR), à savoir renoncer à l’ensemble des prérogatives liées à la fonction. Le patron de la FFR a rendu public, vendredi vers 15 heures, un courrier adressé à la ministre dans lequel sont listés toutes les conditions de sa « mise en retrait » et le cadre de la désignation du (de la) président(e)-délégué(e) qui détiendra à l’avenir le pouvoir décisionnel réel à la fédération.

La « mise en retrait » de M. Laporte avait été réclamée par le Comité d’éthique et de déontologie du rugby français (CEDRF) le 16 décembre, après sa condamnation, trois jours plus tôt, à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d’amende et deux ans d’interdiction d’exercer toute fonction en lien avec le rugby – notamment pour « corruption passive », « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêts ». M. Laporte, qui a fait appel de cette condamnation et est donc toujours présumé innocent, a été reconnu coupable en première instance d’avoir rendu une série d’arbitrages favorables à l’homme d’affaires Mohed Altrad, président du club de rugby de Montpellier, dont il a perçu 180 000 euros, en mars 2017, en contrepartie d’un contrat d’image fictif.

« Jusqu’à la décision pénale définitive »

Dans le courrier adressé ce vendredi à Mme Oudéa-Castéra, M. Laporte annonce, en gras dans le texte, qu’il a « décidé de suivre “à la lettre” [l’]injonction » du CEDRF. Le patron de la fédération déclare ensuite qu’il accepte la désignation d’un(e) président(e) délégué(e), qui récupérera « la totalité de [s]es prérogatives, jusqu’à la décision pénale définitive » dans son affaire.

M. Laporte s’engage aussi à ne pas participer « à l’ensemble des instances décisionnelles de la Fédération française de rugby ». Il s’interdit « d’engager la responsabilité juridique de la FFR, de quelque manière que ce soit », et accepte en conséquence « la suppression de [s]on pouvoir de signature ». Il donne aussi son accord à « la suppression de toutes prérogatives de porte-parolat de la FFR et des missions de représentations officielles ». Enfin, M. Laporte s’engage à être remplacé par le ou la président(e) délégué(e) au sein du conseil d’administration de France 2023, le groupement d’intérêt public chargé de l’organisation de la Coupe du monde 2023 dans l’Hexagone, du 8 septembre au 28 octobre 2023.

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lien source : Bernard Laporte renonce à toutes ses prérogatives pour rester président de la Fédération française de rugby