Les patients sont allongés sur des lits à côté de comptoirs fermés au service des urgences de l’hôpital de Zhongshan, à Shanghaï, en Chine, le 3 janvier 2023.
Les patients sont allongés sur des lits à côté de comptoirs fermés au service des urgences de l’hôpital de Zhongshan, à Shanghaï, en Chine, le 3 janvier 2023.

« J’ai enfin réussi à acheter du Paxlovid et de l’Azvudine », témoigne Ying (qui a requis l’anonymat) depuis Pékin, vendredi 6 janvier. La trentenaire a payé 5 470 yuans (758 euros) pour ces médicaments. Le Paxlovid est un traitement antiviral combinant deux antiviraux (nirmatrelvir et ritonavir) développés par le laboratoire Pfizer, réservé aux patients à risque de forme grave du Covid-19, et l’Azvudine est un antiviral du laboratoire chinois Henan Biotech. Selon la Haute Autorité de santé française, le Paxlovid réduit fortement le risque des complications s’il est administré dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes du Covid-19. Entré sur le marché chinois au printemps 2022, il n’était pas vendu en ligne avant l’annonce officielle de l’allègement de la politique zéro Covid, le 7 décembre 2022. Les deux médicaments sont fortement recommandés par les médecins chinois, dont le docteur Zhang Wenhong, un spécialiste très médiatisé dans le pays.

Mais la disponibilité de ces médicaments est limitée, même dans les hôpitaux privés qui ciblent les élites du pays. Au sein du très réputé réseau United Family Hospital, seuls trois de ses sites sur une dizaine disposaient du Paxlovid jeudi 5 janvier. « Des ruptures de stock ont eu lieu en décembre 2022 », explique-t-on à l’United Family Hospital, même si le traitement coûte jusqu’à 2 300 yuans (316 euros). Depuis quelques jours, dans les plus grandes villes, certains patients y ont accès par les centres de santé publics. Le prix du traitement varie fortement d’une province à l’autre – entre 200 yuans, soit 27 euros à Pékin et à Shanghaï, et 2 300 yuans, soit 316 euros à Guangzhou –, car les règles de remboursement du Paxlovid par l’assurance- maladie chinoise ne sont pas encore unifiées.

Munis d’une ordonnance, les internautes tentent leur chance en ligne, en rafraîchissant les pages de vente, parfois durant des jours. Beaucoup sont des jeunes qui cherchent à préserver leurs proches âgés. Pour sa part, Ying s’est acharnée pendant toute une journée et a finalement passé commande sur Jingdong et Meituan, deux sites proposant à la fois la téléconsultation et des médicaments. Loin de sa famille, à Taiyuan, dans la province du Shanxi, elle vit dans l’angoisse depuis trois semaines, car ses grands-parents et son père, atteints de maladies chroniques, font partie de la population à haut risque. « Lors de son passage récent dans un hôpital public pour son diabète, mon père a été choqué de voir la situation chaotique au sein du département des affections respiratoires », raconte Ying.

Il vous reste 45.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

lien source : Des Chinois cherchent désespérément les médicaments antiviraux contre le Covid-19