LETTRE DE BEYROUTH

La chanteuse égyptienne Sherine Abdel Wahab au Théâtre romain de Carthage, le 28 juillet 2017. 

Depuis des mois, le public arabe est tenu en haleine par les épreuves de la chanteuse égyptienne Sherine Abdel Wahab, aux prises avec une histoire mêlant divorce et accusations de violences conjugales, addiction et hospitalisation forcée par sa famille. Ils sont nombreux à avoir exprimé leur soutien à la vedette de la pop de 42 ans présentée comme « la Britney Spears arabe ». Son histoire a rappelé aux Egyptiens le combat de la star américaine contre sa tutelle et le sort parfois précaire des femmes dans le pays conservateur. L’artiste égyptienne a mis fin au déballage public après l’annonce de son remariage avec le chanteur égyptien Hossam Habib et de nouvelles dates de concert.

Ce n’est pas la première fois que Sherine Abdel Wahab fait les gros titres de la presse depuis ses débuts remarqués en 2002 avec l’album Free Mix 3, qui s’est vendu à plus de 20 millions d’exemplaires. La chanteuse prolifique – sept albums, un film, une sitcom et une participation en tant que jurée dans la version arabe du télé-crochet The Voice – avait été condamnée à six mois de prison avec sursis, en 2018, pour avoir plaisanté, pendant un concert, sur la qualité de l’eau du Nil, avant d’être acquittée.

L’analogie avec Britney Spears s’est imposée aux yeux du public lorsque Sherine Abdel Wahab était montée sur scène, en janvier 2022, à Abou Dhabi, le crâne rasé, comme la chanteuse américaine l’avait fait en 2007. Sidérés, certains de ses fans avaient évoqué une punition pour avoir osé, un mois plus tôt, divorcer de son mari, le chanteur Hossam Habib. Leurs relations houleuses alimentaient les tabloïds depuis des mois. « Pourquoi ce ne serait pas un nouveau look ? Un changement ? Ou quelque chose que j’aurais fait moi-même, même si j’étais déprimée ? Pourquoi avez-vous tout de suite supposé le pire ? » avait-elle rétorqué sur Twitter. En juillet, Sherine Abdel Wahab a changé de discours. Elle a révélé à la presse avoir été agressée par « des coups et des insultes » par son ex-mari, et l’a accusé d’être à l’origine de son crâne rasé. La suite a été une longue descente aux enfers, marquée par des accusations et des plaintes respectives.

« Une hospitalisation était nécessaire »

Dans un nouveau coup de théâtre, son frère, Mohammed Abdel Wahab, a annoncé mi-octobre avoir dû la forcer à commencer une cure de désintoxication. Puis des accusations d’enlèvement n’ont pas tardé à émerger. La comparaison avec Britney Spears, maintenue sous tutelle par son père pour ses problèmes de santé, a cette fois été invoquée par ses fans, qui ont manifesté leur soutien sur les réseaux sociaux en ressortant le mot-dièse #freebritney (« libérez Britney »). L’avocat de la célébrité a déposé plainte contre son frère, accusé de l’avoir battue et hospitalisée de force, avant de retirer la plainte. « Les rapports médicaux affirment qu’une hospitalisation était nécessaire », a alors justifié Me Yasser Qantouch à la télévision.

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lien source : En Egypte, la vie chaotique de la chanteuse Sherine Abdel Wahab, « la Britney Spears arabe »