Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, à Pyongyang, le 31  décembre  2022, sur une photo diffusée par l’agence officielle KCNA.  Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, à Pyongyang, le 31  décembre  2022, sur une photo diffusée par l’agence officielle KCNA. 

Dans la liste des résolutions de la nouvelle année, les deux Corées ont fait du nucléaire une priorité. Séoul a maintenu, mardi 3 janvier, que la Corée du Sud et les Etats-Unis discutaient d’éventuels exercices conjoints impliquant des moyens nucléaires américains contre la menace croissante de Pyongyang. Jusque-là, l’usage de ces moyens nucléaires dans la péninsule était du seul ressort américain.

La question avait été évoquée une première fois, le 2 janvier, par le président sud-coréen, Yoon Seok-youl, dans un entretien au quotidien conservateur Chosun. Interrogé par la suite à ce sujet, son homologue américain, Joe Biden, avait cependant nié que de telles discussions aient eu lieu.

Mardi, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a rappelé que si les Etats-Unis et la Corée du Sud préparaient « une réponse coordonnée et concrète à une série de scénarios, y compris une utilisation de l’arme nucléaire par la Corée du Nord », ces préparatifs n’incluraient pas d’« exercices nucléaires conjoints ».

Mais l’imbroglio entre Séoul et Washington ne saurait masquer l’essentiel : Séoul durcit ses positions vis-à-vis de Pyongyang en répondant au nucléaire par le nucléaire. Alors que le Chosun publiait l’interview de M. Yoon, le ministère de la défense sud-coréen adressait un avertissement à Pyongyang : « Toute tentative de la Corée du Nord d’utiliser ses armes nucléaires se traduira par la disparition du régime de Kim Jong-un. »

Ces déclarations martiales faisaient suite à un discours du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, rapporté par l’agence officielle KCNA, appelant à une « augmentation exponentielle » de l’arsenal nucléaire de son pays. Intervenant pendant la session plénière du Parti du travail (au pouvoir) qui s’est terminée le 31 décembre 2022, il a justifié son choix en expliquant que la Corée du Sud était devenue l’« ennemi incontestable » du Nord sous le président Yoon, arrivé au pouvoir en mai 2022.

Escalade verbale

Kim Jong-un fait du développement de l’arsenal de son pays l’« orientation principale » de sa politique nucléaire pour 2023. L’effort est censé porter sur les missiles à courte portée pouvant être utilisés contre la Corée du Sud, ainsi que sur la mise au point d’un nouveau missile balistique intercontinental (ICBM) pouvant atteindre les Etats-Unis. Illustration de ce volontarisme, le Nord a tiré des missiles, le 31 décembre 2022 et le 1er janvier, pouvant, selon M. Kim, être doté d’ogives nucléaires et atteindre l’ensemble du territoire sud-coréen.

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lien source : Entre Corée du Nord et Corée du Sud, un début d’année sous haute tension