Kevin McCarthy a finalement obtenu, dans la nuit de vendredi 6 à samedi 7 janvier, les voix nécessaires pour être élu président de la Chambre des représentants américaine, au terme d’une journée marquée jusqu’au bout par de très vives tensions dans les rangs républicains.
A force de tractations, le groupe de trumpistes qui paralysait la nomination du quinquagénaire de Californie a fini par céder, mettant fin à un imbroglio au Congrès inédit depuis cent soixante ans.
Candidat au poste de speaker, le républicain Kevin McCarthy avait abordé ce vendredi 6 janvier avec la confiance de celui qui allait enfin être élu. Mais au quatorzième vote, tard dans la soirée, l’élu de Californie avait une nouvelle fois échoué à se faire élire à la tête de la Chambre américaine des représentants, suscitant immédiatement de vives tensions dans l’hémicycle.
Kevin McCarthy confronts Matt Gaetz during 14th House Speaker vote. #118thCongress https://t.co/nMa9bm0KSN
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L’élu républicain Matt Gaetz avait déjoué les pronostics en refusant une nouvelle fois de s’exprimer en faveur du candidat de son parti. MM. McCarthy et Gaetz se sont d’ailleurs expliqués vivement dans l’hémicycle sous les regards des caméras de télévision. C’est alors que la greffière du Congrès, Cheryl Johnson, a énoncé : « A speaker has not been elected » (« il n’y a pas de speaker élu »), suscitant de vives tensions côté républicain.
A l’issue de ce quatorzième vote, les républicains avaient demandé un ajournement jusqu’à lundi mais, devant le refus bruyant des démocrates, l’ajournement avait été soumis au vote. Une large majorité de parlementaires, y compris républicains, s’étaient finalement prononcés contre cet ajournement, preuve, selon les médias américains, que M. McCarthy pensait pouvoir passer ce quinzième tour. Ce fut chose faite avec 216 votes, ce qui lui permet d’être nommé speaker.
« Une frange extrême empêche de gouverner »
Les démocrates ont dénoncé la mainmise des fidèles de Donald Trump – dont beaucoup refusent toujours de reconnaître sa défaite en 2020 – sur le Parti républicain, deux ans après l’attaque menée par ses partisans contre le siège du Congrès. « Le chaos qui règne à la Chambre des représentants n’est qu’une autre illustration de la façon dont une frange extrême (…) les empêche de gouverner », a assuré le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.
L’anniversaire de l’assaut du Capitole « devrait servir de signal au Parti républicain pour qu’il rejette le trumpisme qui le conduit d’échec en échec », a estimé M. Schumer dans un communiqué. Ce deuxième anniversaire a été marqué par une minute de silence sur les marches du Congrès américain.
Kevin McCarthy a tendu la main aux électrons libres qui bloquaient son élection, leur offrant des concessions de taille lors de négociations en coulisses. « Nous allons faire des progrès, nous allons vous surprendre », avait promis M. McCarthy en pénétrant dans l’enceinte du Congrès vendredi matin. Après la suspension des débats dans l’après-midi, l’élu républicain avait affirmé à CNN « croire [qu’il] obtiendra les votes pour clore tout cela pour de bon ». Ce qui n’est généralement l’affaire que de quelques heures aurait pu durer encore plus longtemps : en 1856, les élus du Congrès ne s’étaient accordés qu’au bout de deux mois et 133 tours.
Dans un communiqué, samedi, le président Joe Biden l’a félicité pour son élection : « Le peuple américain attend de ses dirigeants qu’ils gouvernent d’une manière qui place ses besoins au-dessus de tout, et c’est ce que nous devons faire maintenant. Je suis prêt à travailler avec les républicains quand c’est possible et les électeurs ont clairement signalé qu’ils attendaient des républicains qu’ils soient également prêts à travailler avec moi », a-t-il déclaré. « Il est temps de gouverner de manière responsable », a-t-il ajouté.
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lien source : Etats-Unis : Kevin McCarthy est finalement élu speaker de la Chambre des représentants, au quinzième tour de vote