

Kevin McCarthy avait un sourire de potence à la Chambre des représentants, mercredi 4 janvier. Celui d’un homme exaspéré et affaibli, réclamant son dû supposé – le marteau du speaker – mais voyant un quarteron d’extrémistes populistes de son propre camp compromettre son ascension. Son humiliation publique est un parcours dont on ignore le nombre de stations. Après trois votes infructueux mardi, et trois nouveaux échecs mercredi, le blocage demeurait complet dans les rangs républicains, sous l’œil goguenard des démocrates, unis derrière leur nouveau chef de file, Hakeem Jeffries.
Vingt élus républicains assimilés au mouvement MAGA (Make America Great Again) ont formé un bloc solide et obstiné, refusant pendant toute la journée d’accepter la désignation de Kevin McCarthy. Ce dernier craignait que ses propres alliés, lassés, ne poussent en faveur d’une candidature alternative en cas de nouveau vote nocturne. A 20 heures, les élus du Grand Old Party ont donc arraché une suspension de séance jusqu’à jeudi midi. La nuit promettait de nouveaux palabres ardus. D’un côté, un candidat prêt à vider la fonction de speaker de ses ressorts pourvu qu’elle lui revienne enfin, engagé dans un travail d’usure face à l’opposition interne. De l’autre, des mutins en position de force inédite, imposant leurs exigences, enivrés par leur propre audace.
Mercredi dans la matinée, Donald Trump avait décidé d’apporter un soutien clair à Kevin McCarthy. Dans un message sur son réseau Truth Social, l’ancien président a appelé les élus républicains à « ne pas transformer un grand triomphe en défaite géante et embarrassante ». Donald Trump a ainsi pris un risque politique en engageant sa crédibilité, déjà largement écornée par les midterms. Il est lui aussi une victime de cette crise, désavoué par ses propres enfants politiques, qui s’inscrivent en réalité dans un héritage plus ancien, celui du mouvement Tea Party. Au moment de présenter, mercredi, la candidature de Byron Donalds (Floride) comme speaker alternatif, Lauren Boebert (Colorado), l’une des figures les plus extrémistes du mouvement MAGA, a éconduit Donald Trump. Celui-ci avait pris la peine d’appeler les mutins pour leur demander de renoncer. En retour, Lauren Boebert avait un conseil public à adresser à « [son] président favori » : il « doit dire à Kevin McCarthy : “Monsieur, vous n’avez pas les voix, il est temps de se retirer” ».
Une affaire d’influence
A l’ouverture de la séance à la mi-journée, le républicain Mike Gallagher (Wisconsin) avait de nouveau proposé la candidature de Kevin McCarthy. « Oui, ça a l’air désordonné. Mais la démocratie est désordonnée, dans sa conception même », a-t-il tenté, en se félicitant de « l’énergie » qu’il sentait dans les rangs républicains. Une langue de bois décalée par rapport à la débâcle publique du parti, que la chaîne Fox News elle-même détaillait de façon crue.
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lien source : Etats-Unis : pour les républicains, la crise se poursuit à la Chambre des représentants