Rassemblement à Samara, d’où étaient originaires plus de 60 soldats russes tués lors du bombardement ukrainien à à Makiïvka, sur le territoire contrôlé par la Russie, le 3 janvier 2023. Rassemblement à Samara, d’où étaient originaires plus de 60 soldats russes tués lors du bombardement ukrainien à à Makiïvka, sur le territoire contrôlé par la Russie, le 3 janvier 2023.

Le réveillon de la Saint-Sylvestre a tourné au bain de sang pour des centaines d’hommes russes mobilisés dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine. Accusé de négligence, le haut commandement de l’armée russe s’efforce de rejeter la faute sur les victimes, qui auraient enfreint les règles de discipline. Le carnage a eu lieu dans la toute première minute de l’année 2023. Entre 89 et 400 soldats russes célébrant le Nouvel An ont péri lors d’un bombardement de l’artillerie ukrainienne. Un bilan auquel il faut ajouter plusieurs centaines de blessés.

Les victimes, des soldats mobilisés des régiments n° 44 et n° 45, se trouvaient dans le lycée technique n° 19 de la rue du Kremlin, dans la ville de Makiïvka, dans la région orientale de l’Ukraine occupée par la Russie depuis 2014. Le lieu de la frappe ne se trouve qu’à 11 kilomètres de la ligne de front, à portée d’une large gamme de canons ukrainiens. Le bilan officiel du ministère de la défense russe se monte à 89 morts. C’est la première fois, depuis le début de la guerre, en février 2022, que les autorités admettent des pertes aussi importantes lors d’une seule attaque.

Le ministère de la défense a promis l’ouverture d’une enquête, mais rejette d’ores et déjà la responsabilité sur les soldats eux-mêmes. Dans un message vidéo diffusé sur le site du ministère, le général russe Sergueï Sevrioukov affirme que ces derniers auraient « massivement utilisé leurs téléphones portables » au moment du réveillon pour communiquer avec leurs familles, en dépit de l’interdiction d’en faire usage. Ces appels auraient « permis aux forces ukrainiennes de géolocaliser » la concentration de soldats russes.

400 morts selon l’Ukraine

Pour faire bonne mesure, le ministère de la défense assure avoir déjà détruit les quatre systèmes de missiles guidés Himars américains utilisés dans l’attaque de Makiïvka. Une affirmation peu crédible. Depuis le début du conflit, le ministère russe a déclaré avoir détruit 27 systèmes Himars – sans jamais apporter la moindre preuve à l’appui de ces dires –, alors que les Etats-Unis n’en ont livré que 20 à l’armée ukrainienne.

Le bilan officiel reste très inférieur aux estimations fournies par plusieurs sources russes présentes sur le lieu du carnage. Le renseignement ukrainien évoque de son côté 400 morts. A mesure que les détails émergent sur ce désastre, la polémique enfle en Russie, en particulier dans les rangs des nationalistes, favorables à la guerre. Selon la chaîne Telegram Rybar, un dépôt de munitions se trouvait sur le territoire du lycée technique n° 19. Les missiles ukrainiens l’auraient fait exploser, augmentant encore les dégâts et le nombre de victimes.

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lien source : Guerre en Ukraine : le Kremlin, ébranlé par le carnage du Nouvel An, prépare son opinion à une nouvelle mobilisation