
Analyse. Combien de fissures dans la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) sept mois après sa douloureuse naissance, dans le sillage du premier tour de la présidentielle ? Officiellement, la toute jeune alliance de la gauche parvient à résister aux crises qui la traversent depuis la rentrée. Les quatre formations de gauche qui la composent espèrent même repartir en fanfare début 2023. Le 14 décembre, ses principales figures – de Fabien Roussel, du Parti communiste français (PCF), à Olivier Faure, du Parti socialiste (PS), en passant par Cyrielle Chatelain, d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), ou Alexis Corbière, de La France insoumise (LFI) – se sont montrées unies comme les doigts d’une seule main, prêtes à croiser le fer en janvier 2023 contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron.
Mais, derrière ce tableau idyllique, le bilan est plus mitigé. « L’enthousiasme » créé par la Nupes aux législatives a cédé la place à la « confusion. Chaque parti s’est replié sur lui-même », analyse le politiste Rémi Lefebvre. Cette coalition existe surtout à l’Assemblée nationale, où les députés échangent toutes les semaines. En dehors, c’est morne plaine. Le « parlement » de la Nupes, créé au printemps par LFI, où les partenaires devaient discuter programme et stratégie, est frigorifié. Sur le terrain, quelques élus isolés organisent des assemblées locales collectives.
La Nupes a surtout offert le spectacle de ses divergences, malgré les quelque 650 mesures programmatiques signées au printemps. Le citoyen aura plus retenu la « gauche des allocs » de Fabien Roussel, le « barbecue symbole de virilité » de Sandrine Rousseau et le soutien apporté par Jean-Luc Mélenchon à Adrien Quatennens, condamné pour violences envers son ex-compagne, que les combats communs.
Le fondateur de La France insoumise, orfèvre de la Nupes, envoie, lui aussi, des signaux contradictoires. Sur le papier, Jean-Luc Mélenchon est le plus fervent défenseur de cette alliance, qui doit conduire la gauche à gagner en 2027, en imposant un candidat unique. La France insoumise était même « la seule force politique qui avait vocation à donner une identité » à la Nupes, explique l’eurodéputé Vert David Cormand, qui y voyait là la volonté de Mélenchon de mener « une OPA hostile sur la gauche ».
Des signaux qui inquiètent
Sept mois plus tard, l’ancien sénateur socialiste semble tout faire pour hérisser ses partenaires. Il en va ainsi de la marche du 21 janvier contre la réforme des retraites, qu’il souhaite organiser contre l’avis du PCF, d’EELV et du PS, qui préfèrent attendre l’aval des confédérations syndicales, en janvier. Ou des textes controversés, y compris à gauche, qu’il a choisi de pousser, au moment de la niche parlementaire LFI, comme la suppression de la corrida ou la réintégration des soignants non vaccinés. Des textes que le Parti socialiste, qui avait soutenu la vaccination obligatoire, aurait eu le plus grand mal à voter. Autant de signaux qui inquiètent certains cadres de LFI.
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lien source : Jean-Luc Mélenchon met la Nupes à rude épreuve