L’élu Les Républicains (LR) Jean Rottner a annoncé, mardi 20 décembre, qu’il quitterait à la fin de l’année la présidence de la région Grand-Est et « la vie publique ». « Des impératifs familiaux animent cette lourde décision », qui est « mûrement réfléchie », a déclaré dans un communiqué le médecin urgentiste de formation.

M. Rottner, 55 ans, était à la tête du Grand-Est depuis 2017. Il avait acquis une audience nationale lors de la crise sanitaire due au coronavirus. Prêtant main-forte à la régulation du SAMU lors de la première vague d’épidémie, il s’était rapidement mué en lanceur d’alerte, prévenant l’Elysée de la tension hospitalière, se démenant pour récupérer des masques et des tests ou lançant un fonds de soutien aux entreprises.

Le premier vice-président du Grand-Est, Franck Leroy, assurera l’intérim de cette nouvelle région qui rassemble depuis 2015 l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne.

« Engagement constant dans le collectif »

En quittant « l’ensemble de [ses] mandats d’ici la fin de l’année », M. Rottner renonce aussi à son mandat de premier adjoint à la maire de Mulhouse (Haut-Rhin), Michèle Lutz. Elle lui avait succédé à cette fonction quand il est devenu président du Grand-Est.

« Jean Rottner était animé par un sens élevé de l’intérêt général, par l’impératif de veiller sans cesse à la cohésion des territoires et par une forte capacité à anticiper », a réagi Carole Delga, présidente de la région Occitanie et présidente de Régions de France. Elle lui a exprimé « sa reconnaissance pour son engagement constant dans le collectif et son respect pour cette décision, qui illustre une fois de plus (…) la profonde sincérité de son engagement public ».

Lundi, M. Rottner avait encore accompagné le directeur général du constructeur automobile Stellantis, Carlos Tavares, à l’usine mosellane de Trémery, mettant en avant sur Twitter, où il était très actif, la place de la région Grand-Est dans la production automobile nationale.

Fervent défenseur de la région Grand-Est

L’élection d’Eric Ciotti à la tête de LR il y a dix jours avait fait courir le bruit d’un éventuel départ de son parti de M. Rottner, qui a toujours ménagé le dialogue avec les macronistes et dont le nom a plusieurs fois circulé comme potentiel ministre.

Néanmoins, fidèle à LR, il avait refusé toute alliance aux élections régionales avec Brigitte Klinkert, ancienne membre de LR engagée sous les couleurs macronistes. A l’élection présidentielle, il avait fait partie de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse.

Jean Rottner était entré en politique en 2001, en devenant conseiller municipal d’opposition à Mulhouse, ville alors dirigée par le socialiste Jean-Marie Bockel.

En 2007, l’élection de Nicolas Sarkozy constitue un tremplin : le nouveau président fait entrer M. Bockel au gouvernement au nom de « l’ouverture ». Renvoi d’ascenseur en 2008, M. Bockel intègre M. Rottner à sa liste pour les municipales puis lui cède son fauteuil de maire en 2010.

En 2017, c’est de nouveau une démission, celle de Philippe Richert, qui lui permet de prendre la tête de la région Grand-Est, ce qui lui vaudra d’acerbes critiques en Alsace, où la plupart des élus de droite, et lui-même dans un premier temps, étaient opposés à la création de cette grande région. M. Rottner était ensuite devenu un fervent défenseur de cette grande région.

Le Monde avec AFP

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