

« Lula a volé les élections… Les Brésiliens le savent… » Sur le réseau Gettr, Steve Bannon ne cachait pas sa satisfaction, dimanche 8 janvier, devant les images de l’assaut contre le Parlement à Brasilia. Dès la proclamation des résultats de la présidentielle brésilienne, l’ancien conseiller et stratège de Donald Trump avait appelé Jair Bolsonaro à ne pas les reconnaître.
Dans un article publié le 23 novembre 2022, le Washington Post a détaillé les consultations qui ont suivi le scrutin entre la famille du dirigeant brésilien défait et l’ancien président américain. Trump a accueilli Eduardo Bolsonaro, troisième fils et émissaire, dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride. Ce dernier connaissait bien les lieux, pour s’y être déjà rendu à plusieurs reprises ces dernières années. Eduardo Bolsonaro a aussi rencontré Jason Miller, ancien porte-parole de campagne de Donald Trump, aujourd’hui patron de ce même réseau ultraconservateur Gettr.
Au fil des ans, Steve Bannon a développé une passion pour le Brésil. Il y devinait un écosystème suffisamment fragile et électrique pour que s’y épanouisse une version tropicale du mouvement MAGA (« Make America Great Again », le slogan de Donald Trump). Soit un populisme conservateur et protectionniste, méprisant les considérations écologiques et les contre-pouvoirs démocratiques.
Pour les trumpistes, l’affrontement Lula-Bolsonaro était l’occasion cet automne d’exporter les méthodes de contestation de la présidentielle de 2020, aux Etats-Unis : mensonges sur les machines à voter, accusations contre la justice, appels à la mobilisation dans la rue des partisans… Deux ans après l’assaut contre le Capitole, à Washington, les événements de dimanche à Brasilia offrent un décalque saisissant, posant la question de la nature de cette désacralisation des lieux de pouvoir : quelle part de spontanéité, de vandalisme improvisé, et quelle préméditation ?
Un fils de Bolsonaro était présent la veille de l’assaut du Capitole
En août 2018, peu avant l’élection de Jair Bolsonaro, son fils Eduardo avait rencontré Steve Bannon à New York, se félicitant de leur lutte commune contre le « marxisme culturel ».
Depuis, les relations entre la galaxie trumpiste et la famille Bolsonaro se sont intensifiées. Elu au Parlement de son pays depuis 2014, Eduardo Bolsonaro en a été l’acteur principal. En mars 2019, c’est lui, et non le ministre Ernesto Araujo, qui assistait dans le bureau Ovale à la première rencontre entre Trump et Bolsonaro.
Adoubé par Steve Bannon comme représentant officiel en Amérique du Sud de « The Movement », son organisation visant à unir les nationaux-populistes du monde entier, « zéro trois » – son surnom, car il est le troisième fils de Jair Bolsonaro – ambitionne en 2019 de devenir ambassadeur du Brésil aux Etats-Unis, avant d’y renoncer sous la pression du Congrès, qui crie au népotisme. Dans l’intervalle, il noue des liens personnels avec les Trump, et en particulier avec Ivanka, fille et conseillère du président américain.
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lien source : La tentative d’insurrection des pro-Bolsonaro au Brésil trouve un fort écho chez les trumpistes