
Après plusieurs mois de débats, le gouvernement annoncera, lundi 9 janvier, ses décisions pour sécuriser la pratique de la chasse et réduire le nombre d’accidents. L’idée la plus radicale sortie de la concertation est la création d’une journée – ou au minimum d’une demi-journée – sans chasse au niveau national, mais chasseurs et opposants à la chasse semblent croire qu’une interdiction dominicale est exclue.
Selon les chiffres, publiés en septembre 2022, de l’Office français de la biodiversité (OFB), qui délivre les permis en France et participe à la police de la chasse, le nombre d’accidents est tendanciellement à la baisse depuis vingt ans. Pour la saison 2021-2022, l’OFB en a recensé 90 (blessures corporelles liées à l’utilisation d’une arme), soit dix de plus que la saison précédente, mais bien moins que la moyenne de 180 accidents annuels que recensait l’office au début des années 2000.
La tendance est similaire pour les accidents mortels, qui ont été divisés par trois par rapport au début des années 2000. De près de trente chaque année, ils sont passés à huit la saison dernière, dont deux avec des victimes qui ne participaient pas à la battue : une promeneuse de 25 ans, tuée en février 2022 sur un sentier de randonnée du Cantal par une chasseuse de 17 ans, et un automobiliste de 67 ans, touché en novembre 2021 dans sa voiture près de Rennes.
Non-respect des règles de sécurité
Sur les vingt dernières années, 88 % des victimes d’accidents de chasse (morts et blessés confondus) étaient des chasseurs. Sur la période, 29 % des accidents sont même des accidents où le chasseur se blesse ou se tue lui-même. Ce week-end encore, un homme de 84 ans qui rangeait son arme dans sa voiture s’est tué accidentellement en Haute-Corse.
Mais la dernière saison a été « marquée par une augmentation significative de la proportion de victimes non chasseurs », qui est passée à 26 %, contre 12 % en moyenne sur vingt ans.
De manière générale, les accidents sont, « pour la très large majorité, le résultat de fautes humaines liées au non-respect des règles élémentaires de sécurité », insiste l’OFB. L’office alerte notamment sur une « augmentation significative » de la proportion de tirs en direction des routes, sentiers et habitations, surtout à la chasse au petit gibier, où ils ont causé 32 % des accidents en 2020-2021, contre 15 % la saison précédente. L’OFB cite aussi parmi les principales causes le non-respect de l’angle de tir et une mauvaise manipulation des armes.
Délit d’alcoolémie
D’ailleurs, parmi les pistes retenues pour mieux encadrer la pratique de la chasse figure une meilleure formation, notamment par la « remise à niveau décennale » des chasseurs. Celle-ci leur rappelle les principes de sécurité et porte jusqu’ici essentiellement sur des éléments théoriques.
Un durcissement des sanctions après un accident est également évoqué, tout comme l’instauration par le gouvernement d’un délit d’alcoolémie, à l’image de ce qui se fait pour les automobilistes. Une option « dérisoire », se désespèrent les leaders de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), mais qui recueille l’assentiment des chasseurs.
Pour mieux informer riverains et promeneurs, une application mobile dont les contours sont encore flous devrait être créée pour répertorier les zones de chasse… ou de non-chasse. Mais rien qui réponde à l’espoir des opposants à la chasse.
« Si le plan sécurité chasse se limitait finalement à quelques mesurettes comme l’interdiction de chasser en état d’ébriété (c’est quand même la moindre des choses !) ou l’idée d’une application mobile pour que les chasseurs volontaires se signalent, le gouvernement va grandement décevoir les quatre Français sur cinq qui souhaiteraient le dimanche sans chasse », déclare Matthieu Orphelin, directeur général de la LPO.
La confirmation, ou une surprise, est prévue lundi matin.

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lien source : Le gouvernement va rendre sa décision sur l’interdiction de la chasse le dimanche