

Le suaire de Turin serait un miracle, au sens propre du terme. Dans l’histoire des religions, un miracle a une vertu principale : preuve irréfutable du sacré, il sert à clouer le bec aux incroyants. Dans son dernier livre, Le Saint Suaire de Turin. Témoin de la Passion de Jésus-Christ (Tallandier, 462 p., 26 €), présenté comme une « enquête définitive », l’historien Jean-Christian Petitfils retrace le parcours du linge à la façon dont les médiévaux écrivaient leurs légendes dorées, ces biographies de saints exaltant la pureté des hommes de foi.
Pour l’auteur, le suaire est un miracle, et la science le confirme. Tout juste reconnaît-il qu’à la marge il a existé, et il existe toujours, « des positivistes, des scientistes et des rationalistes, pour lesquels le saint suaire ne pouvait être par définition qu’un faux, forgé par quelque chrétien fanatique des temps obscurantistes ».
Fermez le ban, l’affaire est pliée. Pour Jean-Christian Petitfils, le saint suaire serait infiniment plus qu’un drap de lin jauni rectangulaire, 4,42 mètres de long sur 1,13 mètre de large, montrant l’image floue (de face et de dos) d’un homme présentant des traces de blessures résultant d’une crucifixion, conservé dans la chapelle de Guarini de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin.
Contre l’Eglise catholique, qui a statué prudemment que cet objet était une image ou une icône, contre une forte majorité des spécialistes en datation qui soutiennent que ce tissu date de l’époque médiévale, l’auteur défend fermement : 1) que nous avons affaire à une vraie « relique », datant du début de l’ère chrétienne, 2) que le linge a accueilli le corps d’un supplicié qui ne pourrait être en toute logique que Jésus-Christ.
Ce livre ne constitue nullement un « coming out » de l’auteur, catholique assumé, par ailleurs historien reconnu par ses pairs. Auteur prolifique, il a publié de nombreuses biographies de personnalités d’Ancien Régime, de L’Homme au masque de fer (Perrin, 1970) à Louis XIV (Perrin, 1995), Louis XV (Perrin, 2014) et Louis XVI (Perrin, 2005), en passant par Madame de Montespan (Fayard, 1988). Il a également rédigé quelques précédents ouvrages sur Jésus, dont un Dictionnaire amoureux de Jésus (Plon, 2015).
Les lecteurs qui s’étaient plongés dans sa biographie de Jésus (Fayard, 2011) savaient également déjà à quoi s’en tenir sur l’opinion de Jean-Christian Petitfils sur le suaire de Turin : « Le linceul de Turin est le linge qui aurait enveloppé le corps du Christ. Il représente l’empreinte faciale et dorsale, tête-bêche, d’un homme de type sémitique, flagellé, violemment frappé au visage, sanguinolent, coiffé d’une calotte d’épines, crucifié selon les techniques romaines, avec des clous aux poignets et aux pieds, portant au flanc droit une blessure, autrement dit les plaies de la Passion. C’est une image impressionnante, acheiropoïète (non faite de main d’homme), quasi indélébile, isotrope (c’est-à-dire sans effet directionnel), que l’on n’est jamais parvenu à reproduire, même en laboratoire, par les techniques les plus variées. »
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lien source : Le saint suaire de Turin est-il authentique ? Une nouvelle « enquête » relance le débat