Le 18 décembre, au stade Lusail, à Doha. Le 18 décembre, au stade Lusail, à Doha.

Sacré Messi

Pour expier la défaite, soyons forts et replongeons une dernière fois dans cette fichue soirée de dimanche. Il est presque 19 heures en France, l’Argentine vient de transformer l’ultime tir au but de cette insoutenable séance, ses joueurs festoient aux quatre coins du Lusail Stadium, un podium est dressé à la hâte sur la pelouse, les joueurs français s’en vont récupérer leur médaille en traînant les pieds quand – enfin – Lionel Messi s’avance pour soulever la coupe…

Droit au bisht

C’est à cet instant précis que l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, vient poser sur les épaules du capitaine argentin une longue cape transparente. Historiquement arboré
par les soldats arabes pour célébrer une victoire militaire, le bisht est porté par les hommes des pays de la péninsule Arabique dans les moments de célébration comme les mariages ou les fêtes religieuses. Parfois marron ou beige, le plus souvent noir, comme ici, il est ainsi comparable, à certains égards, au smoking occidental.

Chameau de la fin

Derrière cette offrande, certains verront un geste destiné à saluer la victoire de prestige de l’Argentin en partageant avec lui un vêtement chargé de sens, d’autres préféreront voir une mise en scène venant parasiter la célébration argentine et brouiller les images de la remise du trophée. Nous nous contenterons de nous demander si le bisht offert à Lionel Messi a été fabriqué par le grand spécialiste de ce vêtement, le dénommé Abdallah Jafar Al-Qattan, installé à Al-Ahsa, en Arabie saoudite, et s’il a été taillé dans du poil de chameau, comme il se doit.

Tattoo compris

Sur l’avant-bras de Lionel Messi, bientôt recouvert par le bisht, nous distinguons une série
de tatouages réalisés par le dénommé Roberto Lopez, tatoueur attitré de la star. Parmi eux, une imposante fleur de lotus. Pourquoi ? « Parce qu’elle pousse dans des endroits inattendus, expliqua un jour Roberto Lopez, exactement comme le talent de Lionel. » Il est vrai, au fond, que le Qatar reste un endroit inattendu pour gagner une Coupe du monde.

Pieds d’argile

Enfin, comment se quitter sans évoquer l’inénarrable président de la FIFA, Gianni Infantino ?
En ouverture du Mondial, celui-ci nous avait infligé un discours particulièrement lénifiant, destiné à brosser le pays hôte dans le sens du poil (« Je sais ce que ça fait d’être discriminé, j’ai été victime de discrimination parce que j’étais roux. »). En clôture, il nous a achevés d’un grotesque look costume-cravate-Stan Smith de quinqua à la recherche d’un rajeunissement artificiel de son image. Conclusion ? Passons maintenant à autre chose.

lien source : Lionel Messi et les Rois mages, c’est peut-être un détail pour vous…