
Après deux audiences devant le conseil de prud’hommes (CPH) de Bobigny, la justice a débouté vendredi 6 janvier l’association Osez le féminisme !, qui estimait que le concours Miss France, dont elle dénonce le caractère « sexiste », contrevenait au droit du travail.
La juridiction s’est déclarée compétente face à la question soulevée, « ce qui signifie qu’[elle] reconnaît l’existence d’un travail et d’un processus de recrutement » dans la sélection des candidates au concours de beauté, a observé Osez le féminisme ! dans un communiqué.
Pour autant, les prud’hommes ont rejeté les autres demandes des militantes féministes, une « décision intolérable qui fait perdurer un processus de recrutement discriminatoire et illégal », a regretté l’association, qui dit attendre de prendre connaissance de la motivation de la décision avant d’éventuellement faire appel.
Les militantes d’Osez le féminisme ! avaient lancé cette procédure en justice en octobre 2021. L’association contestait en premier lieu la nature du lien juridique entre les organisateurs et les candidates : depuis l’an dernier, celles-ci signent un contrat de travail avec la production du spectacle en tant que « mannequins ». Les militantes estiment que ce contrat devrait commencer non pas trois jours avant l’élection, mais dès les sélections régionales.
Une volonté de « censure », pour Alexia Laroche-Joubert
De plus, une fois le lien de travail établi, Osez le féminisme ! estimait que les candidates subissaient des clauses discriminatoires – comme le fait de mesurer au moins 1,70 mètre ou d’être « représentatives de la beauté ». Le matin de la première audience, en juin, la présidente de la société Miss France, Alexia Laroche-Joubert, avait annoncé la suppression ou l’assouplissement de certains de ces critères, notamment l’obligation de célibat faite aux candidates, les conditions d’âge et d’absence de tatouages. « Toujours insuffisant, mais une (…) avancée, arrachée également grâce à notre action », note le communiqué de l’association.
Dans une brève déclaration transmise aux médias, les sociétés Miss France et Endemol productions se sont déclarées « heureuses que leurs arguments aient été entendus ». Miss France « reste attachée à la mise en avant de toutes les femmes », ont ajouté les organisateurs du concours. Lors de l’audience, en novembre, Mme Laroche-Joubert avait soutenu que la question des contrats de travail dès les sélections ne relevait pas de ses compétences car elle n’était chargée que de l’élection nationale.
De plus, elle avait affirmé ne « pas se sentir concernée » par les griefs entendus puisqu’elle n’avait repris les rênes de l’organisation du concours qu’en septembre 2021 – l’action en justice ayant été lancée en octobre de la même année. Elle avait par ailleurs réfuté devant les journalistes que l’élection de Miss France puisse être qualifiée de « sexiste » et dénoncé une volonté de « censure » de la part des militantes féministes.

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lien source : Miss France : le conseil de prud’hommes reconnaît l’existence d’un travail mais rejette les demandes d’Osez le féminisme !