

Sacrilège national ! L’absence de Céline Dion du palmarès des « 200 plus grands chanteurs de tous les temps », publié le 1er janvier par le magazine américain Rolling Stone, a provoqué l’émoi de ses fans dans le monde entier. Interpellée par un internaute jugeant que cette omission était « un crime contre l’humanité » – « je téléphone à la police », ajoutait-il –, la police française s’est même fendue d’une réponse humoristique sur Twitter : « Avec regret, nous vous informons que la police, qui compte énormément de fans dans ses rangs, ne vous sera d’aucun recours sur ce dossier ». Mais c’est au Québec, sa patrie, que l’indignation a été la plus vive.
« Absolument inconcevable ! », s’est exclamée la chroniqueuse culturelle de Radio Canada Eugénie Lépine-Blondeau. « Faut-il avoir vécu quelque part entre Mars et Jupiter ces trente dernières années pour ne pas se rendre compte du talent exceptionnel de Céline Dion ? », s’est offusqué un député du Bloc québécois (indépendantiste). « Vous voulez une raison pour considérer que ces stupides listes de trous du c… ne veulent rien dire ?, s’est emportée l’autrice-compositrice Diane Warren, qui a écrit de nombreuses chansons pour la vedette québécoise. Une liste des plus grands chanteurs, et Céline Dion n’y figure pas ? » « On veut les noms des personnes qui ont voté pour cette liste », a menacé un internaute ; « ne portez pas atteinte à la Reine », a supplié un autre.
Blessure narcissique
Tous les médias québécois sont à l’unisson pour dénoncer l’injustice faite à l’interprète de My Heart Will Go on, vingt-sept albums au compteur vendus à plus de deux cents millions d’exemplaires, récipiendaire de sept Grammy Awards. La présence d’autres chanteurs canadiens – Joni Mitchell (50e position), Leonard Cohen (103e), The Weeknd (110e) ou Neil Young (133e) – ne change rien à la blessure narcissique vécue par le Québec.
Car la « diva de Charlemagne », le village de la grande banlieue de Montréal où elle est née, fait désormais partie, à l’instar des fleurs de lis ornant le drapeau de la province ou de la langue française dont les Québécois se veulent les derniers défenseurs, du patrimoine national. Y toucher ou, pis, l’oublier, c’est mépriser la « nation » québécoise. Son émouvante vidéo publiée le 8 décembre 2022, dans laquelle Céline Dion confiait être atteinte d’une maladie neurologique rare – le syndrome de la personne raide – l’empêchant de reprendre sa tournée mondiale, a resserré plus encore les liens entre l’exilée de Las Vegas, où elle vit depuis de nombreuses années, et sa patrie natale.
Plus aucun humoriste québécois ne se risque à un sketch au vitriol sur la petite chanteuse populaire qu’elle a été, plus aucun artiste en vue n’aurait l’idée de la snober. Dans sa première série pour la télévision, actuellement diffusée au Québec, La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, le réalisateur Xavier Dolan offre, dans une séance de karaoké, une reprise hot et désespérée de Regarde-moi, écrite par Jean-Jacques Goldman pour Céline Dion en 1995. Un hommage à cette chanteuse qui a « façonné l’histoire et défini nos vies », l’un des critères revendiqué par Rolling Stone pour établir son oublieux palmarès.

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lien source : Quand « Rolling Stone » oublie Céline Dion de son palmarès, c’est tout le Québec qui s’indigne