
Romanciers, essayistes, scénaristes, philosophes, poètes… De Nathalie Azoulai à Peter Szendy en passant par Lola Lafon, André Markowicz, Gaël Faye, Emmanuel Guibert… ils sont seize auteurs ou autrices à nous avoir confié confient leurs goûts en matière de cadeaux littéraires.
Pour Nathalie Azoulai : « L’Ami », de Sigrid Nunez
C’est un livre que j’aurais aimé écrire et que j’ai adoré lire, relire, offrir, réoffrir. L’Ami, de Sigrid Nunez (Stock, 2019), c’est l’histoire d’une femme, une intellectuelle new-yorkaise, qui, après le suicide de son meilleur ami, hérite du chien de ce dernier, un grand danois (ou dogue allemand), qu’elle doit loger dans son tout petit studio. Je ne me sentais a priori pas très concernée par toute cette affaire, pourtant, dès le début, j’ai pensé : moi aussi, j’ai un ami très cher dont la disparition me chavirera d’autant plus qu’il ne me laissera rien, même pas son chien.
C’est tout l’enjeu de ce livre de se demander si Apollon, le chien d’abord honni, ne produit pas le miracle de faire revivre l’ami sans nom, jusqu’à même avantageusement le remplacer. Alors que le premier, un écrivain trois fois marié, disparaît, on assiste à la renaissance de l’amour avec ce chien aussi fidèle que son maître ne l’était pas. On plaint la narratrice autant qu’on la comprend grâce à sa finesse, à son émotion tranquille et ironique, à ses changements de registre habiles, souples, passant du plus vérace au plus romanesque, du tragique au burlesque. Sigrid Nunez excelle dans l’art d’une non-fiction typiquement anglo-saxonne, portée par une voix anonyme mais intime, une voix qui semble s’adresser directement à nous.
Qu’on pense à Eula Biss ou à Deborah Levy, ces Anglo-Saxonnes savent se créer des alter ego de papier qui rusent, se dérobent, mais qui, malgré leur désinvolture et leurs feintes, communiquent au lecteur une sagesse précieuse, fantasque et chaleureuse, un réconfort qui n’est ni édifiant, ni sentimental, ni trop narcissique. Dans L’Ami, l’anecdote se dépasse et s’emballe. A une période de l’année où les solitudes se tendent parfois à l’extrême, voici un livre qui fait fructifier l’amitié, puisqu’on ne sait plus si l’ami est un homme, une femme, un chien ou le livre lui-même.
Pour Sandrine Collette : « La Grosse », de Françoise Lefèvre
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