
Le fait est suffisamment rare pour être souligné. Habituellement réticent à fournir des éléments sur le niveau de ses pertes, le ministère russe de la défense a reconnu, lundi 2 janvier, la mort de 63 soldats lors d’un bombardement mené par l’armée ukrainienne à Makiïvka, une ville industrielle située dans la région de Donetsk occupée par Moscou et se trouvant à une quinzaine de kilomètres du front. Selon des sources proches des autorités ukrainiennes, le bilan s’élèverait même à 400 morts et 300 blessés, des chiffres impossibles à vérifier.
Selon les témoignages publiés sur les réseaux sociaux, un bâtiment de l’université de Makiïvka servant de dortoir pour les mobilisés russes aurait été atteint par plusieurs projectiles dans la nuit du Nouvel An, soufflant littéralement les trois niveaux de l’immeuble. Six missiles ont été tirés par des lance-roquettes HIMARS d’origine américaine sur « un centre de déploiement provisoire » de l’armée, a indiqué Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la défense, reconnaissant que seulement deux de ces projectiles avaient été interceptés par la défense antiaérienne russe.
Dans un message publié le 2 janvier sur Telegram, le blogueur militaire russe Rybar, très suivi dans son pays, assure qu’« environ 600 personnes » se trouvaient dans le bâtiment lors de son bombardement, une concentration beaucoup trop importante pour ne pas être repérée, estime-t-il. Selon différentes sources, ce sont les émissions des téléphones portables des soldats russes, arrivés récemment dans le Donbass et souhaitant donner de leurs nouvelles à leurs familles, qui auraient permis aux artilleurs ukrainiens de détecter leur présence. Un dépôt de munitions et des véhicules auraient également été détruits dans l’explosion.
Des armées qui piétinent
Pour meurtrière qu’elle soit, cette attaque d’envergure n’est pas la première menée par les Ukrainiens. En mai 2022, une colonne entière de blindés russes, qui tentait de traverser la rivière Severski Donets, au nord-est de l’Ukraine, à l’aide d’un pont flottant, avait été prise sous le feu de la 17e brigade blindée de l’armée de Kiev. Le ministère de la défense ukrainien avait alors publié des photos satellites montrant des dizaines de chars et de véhicules de transport de troupes, carbonisés sur des centaines de mètres de profondeur, laissant présager un bilan de plusieurs centaines de morts et de blessés.
L’attaque de Makiïvka intervient alors que les armées russe et ukrainienne piétinent depuis plusieurs semaines sur les quelque 800 kilomètres du front. Depuis l’évacuation de la ville de Kherson par les troupes de Moscou le 9 novembre 2022 et la reprise de la rive droite du fleuve Dniepr par les forces ukrainiennes, aucun des deux belligérants n’a enregistré de succès significatif. D’intenses combats ont toujours lieu autour de la ville de Bakhmut mais les attaques et les contre-attaques se succèdent sans avancée notable. La météo humide et l’absence de gel prolongé rendent les sols très boueux, ce qui entrave les manœuvres.
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lien source : Ukraine : dans le Donbass, des dizaines de soldats russes tués dans le bombardement de leur base